Newsletter 7, février 2024
Hommage à Hélène Montes

Hélène Montes, après une école d’ingénieur à Grenoble, a soutenu sa thèse de doctorat en Sciences et génie des matériaux en 1994 sous la direction de Jean-Yves Cavaillé, sur la mobilité moléculaire dans la phase amorphe de la cellulose. Elle a ensuite effectué un post- doc avec Jean–Pierre Cohen Addad, sur la mesure de mobilité de chaines de polymères dans les réseaux élastomères par RMN, puis un second avec Dieter Richter à Jülich en Alle- magne. Elle a ensuite été embauchée en 1996 pour rejoindre le groupe de Lucien Monnerie comme maitre de conférence à l’ESPCI où elle s’est intéressée aux propriétés mécaniques des polymèresamorphes et des élastomères renforcés. Professeure à l’ESPCI depuis 2012, Hélène menait ses recherches sur les relations entre les propriétés physico-chimique des polymères solides et leurs propriétés mécaniques au laboratoire SIMM. Utilisant des sys- tèmes qu’elle synthétisait elle-même, elle cherchait à en rationaliser la réponse dynamique à partir de leur structure, à travers des modélisations physiques originales. Pour comprendre la mécanique des polymères vitreux, elle n’avait pas hésité à se former récemment à la résolution par éléments finis des propriétés mécaniques des systèmes désordonnés. Par ailleurs, en combinant astucieusement études RMN, diffusion des neutrons et mesures des propriétés thermo-mécaniques elle a mis en évidence l’existence de ponts vitreux dans les élastomères chargés, découverte importante pour la communauté. Elle savait aussi s’occuper de façon très humaine et pédagogique des étudiants avec lesquels elle travaillait, les formant en profondeur aux techniques de RMN, de diffusion des neutrons, et à de délicates mesures mécaniques. Ces mêmes qualités d’écoute et d’accompagnement avaient été particulièrement appréciées lorsqu’Hélène a pris en charge la Direction des Etudes de l’ESPCI entre 2009 et 2014 où elle a notamment obtenu pour les élèves le financement de bourses d’études – bourses Joliot et bourses de chaires indus- trielles, et accompagné les élèves étrangers lorsque l’ESPCI a ouvert ses admissions à l’international.

Elle a également exercé un long mandat au comité national (section 11) du CNRS où son investissement fort au profit de la communauté a été apprécié de tous ses collègues. Tous ceux qui l’ont connue ont pu apprécier sa droiture, sa pudeur, sa gaité, sa profonde générosité, et ses grandes qualités scientifiques et humaines.